Outre la fausse information selon laquelle Cédric aurait été arrêté avec dans sa voiture 4 Érythréens, alors qu’il a été arrêté, seul et à pied dans les rues de Sospel en cherchant ces jeunes hommes qui eux ont été arrêtés avant et après lui, un propos prêté au procureur de la république semble une contre-vérité volontaire.
Abandon des charges et relaxe
la pétition
Plusieurs médias indiquent que le procureur soupçonnait Cédric d’avoir transporté ces jeunes Érythréens, or Cédric et son véhicule ont été contrôlés par les gendarmes sur la route entre Breil et Sospel avant qu’il soit arrêté à Sospel quelques minutes plus tard. Les gendarmes savaient donc pertinemment dès le début que Cédric n’avait personne dans son véhicule en se rendant à Sospel, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils l’ont laissé passer sans l’arrêter.
Ces contre-vérités répétées, associées aux arrestations de Morgan et Lucille qui ont suivi sont très inquiétantes. Elle pourrait indiquer que le parquet est prêt à monter un dossier sur la base de fausses impressions pour incriminer Cédric et pour tenter de l’envoyer en détention. Rappelons toutefois que toute décision de détention provisoire doit être décidée par un juge des libertés et de la détention qui n’acceptera peut-être pas aussi facilement de suivre les instructions du gouvernement.
COMMUNIQUÉ DE ROYA CITOYENNE (20 janvier 2017)
Cédric Herrou encore en garde à vue ! Nombreuses autres arrestations et perquisitions musclées. Un acharnement dangereux.
Le Préfet, représentant du Gouvernement, est totalement responsable des tensions actuelles en décidant du maintien du contrôle renforcé des frontières.
Conséquence du blocage des frontières utilisées non pas pour préserver l’ordre public mais contrôler l’immigration au faciès avec pour conséquence d’enclaver complètement la vallée de la Roya en déployant des forces de l’ordre (gendarmerie, police, armée) dans toute la vallée et à Sospel, inspectant tous les trains, les coffres des voitures, demandant même à certains où ils vont !
Des moyens considérables sont mis en œuvre pour traquer les réfugiés et les citoyens solidaires.
Notre état de droit et nos valeurs républicaines sont en train de céder la place à l’arbitraire.
Dans nos vallées, ce n’est plus l’état d’urgence, c’est l’état de siège plutôt que de s’attaquer à ceux qui exploitent la misère humaine.
On déplore les politiques de concert entre Préfet et Procureur de la République qui marchent main dans la main au détriment des valeurs universelles.
Nous ne pouvons compter sur la Grèce, l’Italie et la Turquie pour retenir, et dans quelles conditions, les réfugiés et ainsi nous préserver de notre devoir d’accueil.
La France n’est plus la patrie des droits de l’Homme, elle devrait être fière de le redevenir en appliquant ces mots de Liberté , Égalité, Fraternité, trop souvent oubliés.
Nous attendons des responsables politiques (Gouvernement, Région, Département) comme des autorités judiciaires :
1°) que soit mis un terme au délit de solidarité pour les citoyens bénévoles qui se substituent aux carences de l’État en portant assistance à des personnes en danger.
2°) que l’État prenne ses responsabilités en ouvrant un centre d’accueil dans le Département des Alpes Maritimes où les migrants bloqués en Italie et qui souhaitent demander l’asile en France ou simplement traverser notre pays puissent faire valoir leurs droits conformément aux conventions internationales.
3°) que le Conseil Départemental, au travers de l’Aide Sociale à l’Enfance, et conformément à la loi, prenne en charge les mineurs bloqués en territoire français dans la vallée de la Roya.
ROYA CITOYENNE
20 janvier 2017 15h00
Le procureur aurait dit aux journalistes que Cédric a été arrêté alors qu’il transportait des Érythréens en situation irrégulière dans son véhicule. Cette même version aurait été donnée par des sources proches de l’enquête. C’est pourquoi cette version tourne en boucle depuis 24h00 sur les médias. Toutefois, cette version est fausse. Cédric n’a pas été arrêté dans son véhicule et il n’a transporté personne ce soir là.
La gendarmerie savait-elle dès le début que Cédric Herrou n’a transporté personne la nuit de son arrestation ?
On peut se poser la question car lorsque Cédric a quitté Breil pour se rendre à Sospel, il a été contrôlé par des gendarmes qui ont probablement vérifié si des passagers l’accompagnaient. Or Cédric était seul dans sa voiture et ne transportait sûrement pas les Érythréens qui eux justement étaient perdus dans le froid à Sospel. Alors pourquoi un tel nombre de fausses informations diffusées par le Parquet et peut-être des sources policières, mais qui ne semblent pas être les gendarmes enquêteurs qui eux assurent qu’ils n’ont sûrement pas communiqué ces informations.
Lettre de Cédric Herrou au procureur
Monsieur le procureur,
vous avez fait pleurer ma mère, mon père
vous avez arrêté mon frère, mon amie,
Vous nous avez mis sous les verrous, traités comme des chiens, des malfrats.
Vous avez ordonné à une trentaine de gardes mobiles, armes aux poings, d’entrer sur mes terres, prendre ces trois enfants sans parents, qui attendent chez moi, depuis plus d’un mois d’être pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance.
Ces enfants ont connus la guerre, la torture, l’esclavagisme
Ces enfants que je protège
Ces enfants qui m’ont donné leurs confiances.
Vous avez au nom de votre France, violé les droits de l’enfant!
Ils attendaient sécurité de la part de notre pays!
Vous me savez sensible aux personnes que j’aide, aux personnes que j’aime.
Vous savez que ma liberté ne s’arrêtera pas aux barreaux de vos prisons et vous tapez là où ça fait mal !!!
Sachez Monsieur le Procureur que je resterai fidèle à mes convictions, que ma France, que notre France, continuera à défendre les droits des hommes, des femmes, des enfants présents sur le sol français au nom de nos valeurs qui fondent la république française.
Ne pensez pas que je suis seul, nous sommes des milliers, des millions!
Chacun son métier, le mien c’est agriculteur, le votre c’est de faire respecter la loi. Loi qui protège et fait que le vivre ensemble soit la règle primordiale à notre démocratie.
Vive notre France
et …..celle que que tu représentes
Lettre de la mère de Cédric
Monsieur le Procureur, je vous fais une lettre……
Je suis la mère de celui contre lequel vous vous acharnez . Ma grand -mère paternelle a elle aussi , en 1918 passé la frontière d’Italie à pied, par les montagnes elle a perdu le bébé qu’elle portait au cours de ce périple, (peut être a t’elle croisé à ce moment là les grands mères de messieurs Ciotti et Estrosi,qui sait ?) elle s’est louée telle une bête de somme pour tirer les « charetons »je me souviens d’elle avec la lanière de cuir qui lui barrait le torse …Ma mère quant à elle était allemande, ma sœur est née dans les geôles de la gestapo, elles ont été toutes deux libérées par les Américains ; C’est ce sang là qui coule pour moitié dans les veines de mes deux fils que vous avez fait arrêté jeudi , l’autre moitié étant du pur sang de Bretagne…c’est têtu un Breton,et ça n’a pas peur des tempêtes .
S’ils ne sont pas Français « de souche »(c’est ce qui reste d’un arbre mort,non ?) ils ont des racines profondes et vivantes dans ce pays qui est le leur et qu’ils aiment .
Pour que vous compreniez …nous avons été « famille d’accueil pendant 25 ans .Cedric avait 5ans, Morgan 7, quand les premiers enfants sont arrivés .ils ont partagé leurs jouets, leur table, leur maison, leurs parents avec 15 enfants délaissés,de toutes origines,certains battus, violés …..
Alors quand Cedric vous dit que ces enfants qu’il voit sur nos chemins et nos routes de la Roya ,ce sont ses frêres et ses sœurs, il ne vous ment pas . Et quand il interpelle si fort les services de l’ASE, c’est qu’il en connait les rouages .
Nous avons quatre enfants puisque ils ont accepté d’intégrer deux de ces enfants à leur famille, ce sont leur sœur et leur frère à présent et nous en sommes très fiers !
Voilà monsieur le Procureur, et tous ceux qui le traite de passeur , de trafiquant d’êtres humains et de voleur voilà à qui vous avez à faire .
Avec tout mon respect
Mama Herrou