Il y a un mois ce jour que les migrants du « Camp de la Chapelle » ont été expulsés pour la première fois par les forces de l’ordre… Un mois d’errance dans un mouchoir de poche du 18e : du Pont de la Chapelle à Pajol en passant par le parvis de l’église Saint-Bernard, la Halle Pajol et ses violences, le jardin Dormoy et le jardin d’Eole en passant par les tentatives avortées d’installation à l’église Saint-Bernard, les gymnases Ostermeyer et Jaurès, l’ancienne caserne de la rue de l’Aqueduc…
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Migrants : 220 places en hébergement d’urgence

Pascal Brice, directeur de l’Ofpra, venu convaincre le 19 juin au matin les migrants d’accepter les 220 places d’hébergement proposées.
Les services de l’Etat ont semble-t-il tiré quelques leçons des expulsions précédentes de migrants. Après les démonstrations de force brutale des 17 derniers jours, voilà qu’aujourd’hui ils viennent avec l’envie de convaincre de leur volonté d’aider les demandeurs d’asile au lieu de chercher à les rendre invisibles… Mais qu’on ne s’y trompe pas : il s’est agit ce matin d’une envie de convaincre coûte que coûte, avec présence policière prête à intervenir en cas de besoin…
APPEL : solidarité avec les réfugiés
Les organisations signataires et les représentants des réfugiés de « Pajol » constatent que les rares solutions proposées à ce jour par les pouvoirs publics, dont la Mairie de Paris, ont été obtenues par la seule mobilisation des riverain-es, des associations et avec le soutien des partis politiques. Elles ne sont pourtant pas à la hauteur des enjeux.
Migrants de La Chapelle : point sur la situation au 9 juin 17h
Même pas le temps de se poser 1h pour donner des nouvelles… Compte-rendu suivra.
Nous étions hier lundi vers 13h à Pajol pour distribuer un repas complet. Nous n’en étions qu’à environ 30 ou 35 personnes quand nous avons été encerclé avec tous les migrants qui attendaient par les CRS. Comme s’ils s’étaient servis de nous pour en encercler un maximum, ce que nous dénonçons !
La suite a été une succession de violences inouies.
Personne ne pouvait entrer ou sortir du cercle. Interdiction de sortir notre matériel et la nourriture (qui ont été piétinés), interdiction de bouger notre véhicule, interdiction de mettre de côté les femmes et les hommes qui tombaient dans les pommes !
Migrants de La Chapelle : point sur la situation au 5 juin 2015 17h30
15h30 – Rue Marx Dormoy bloquée, les migrants vont être repoussés sur le trottoir selon police. Migrants, bénévoles, activistes, un élu EELV, journalistes. Toute le monde est encerclé, contraint de se rendre jusqu’au métro La Chapelle.
Un haut parleur hurle : « nous vous demandons de prendre le métro« . les migrants sont poussés dedans en force. Ils tentent de bloquer les portes. Finalement, les CRS repoussent les migrants vers la sortie. Il sont acculés au grillage face à l’ancien camp du Pont de la Chapelle. Presse et élus éloignés par force de l’ordre. Temps mort…
18h – Mokhtar, Érythréen, 6 mois sous le pont : « nous n’arrêterons manif que si on nous donne papiers + logement »Aux migrants, l’officier de police dit : « vous pouvez aller où vous voulez mais pas dans le square« .
Tentative d’entrée dans le gymnase… Suivie d’une évacuation.
A suivre
Images Raphael Kraftt
100 migrants expulsés de La Chapelle hébergés par les militants

Une nuit au chaud pour une centaine de migrants expulsés du Pont de la Chapelle dans la salle Saint-Bruno – Photo Raphael Krafft
L’expulsion du camp du Pont de la Chapelle a eu lieu le mardi 2 juin au matin. Sur une liste de trois cent quatre-vingts personnes, la moitié rempliraient les conditions d’une présentation de leur dossier à l’Ofpra, selon les diagnostiques sociaux de France Terre d’Asile et de l’Ofii et certaines auraient même déjà le statut de réfugié.
Le préfet de police Bernard Boucault affirme que « l’évacuation » sera accompagnée de propositions d’hébergements individualisées en fonction de la nature des publics :
- Les femmes avec enfants relèvent de l’aide sociale à l’enfance de la Ville
- Les demandeurs d’asile seront pris en charge par le dispositif national d’accueil en fonction de leur lieu de dépôt de demande
- Les autres personnes en transit vers d’autres destinations et qui ne veulent (peuvent) pas demander l’asile se verraient proposer « une mise à l’abri temporaire ».
La Chapelle : revue de presse d’un enfumage bien rodé !
On parle « d’urgence humaine et sanitaire » alors que ces personnes survivent sur les lieux depuis près d’un an sans eau, avec UN wc et UNE pissotière… Subitement il y a un risque d’épidémie pour justifier l’action ultra rapide qui est mise en place. Personne ne donne de détail mais tout le monde sait qu’il n’y a eu que quelques cas de gale. Cependant on parle de « risque » de dysenterie…
Il aura suffit aux autorités d’utiliser le terme d’« évacuation » au lieu d’« expulsion » pour que la presse y croit et n’accordent que quelques minutes à ce que Pierre Henry, président de France Terre d’Asile, présente comme « plus une opération sanitaire et d’accès aux droits que de police ».