Pour notre association, qui prône humblement l’égalité entre humains en allant au devant des exclus, aller à leur rencontre doit se faire d’égal à égal, de citoyen à citoyen. Quand on est à la rue, on se sent souvent très seul, transparent… Pour une personne sans-abri, ne recevoir de visites, de sourires et d’échanges que de la part « d’humanitaires » qui s’affichent comme tels peut-être décevant. Quand la tenue de ces derniers est trop voyante, cela peut même devenir discriminant. Se retrouver entouré de personnes vêtues d’un uniforme très coloré, c’est devenir visible, certes, mais uniquement comme celui qui est dans le besoin, celui qui reçoit… La situation est loin de souligner à quel point nous recevons nous aussi, puisqu’il s’agit d’un échange.
Archives par mot-clé: exclus
Grand défi : multiplier le nombre de bénévoles par deux
Entraides-Citoyennes cherche à étoffer ses équipes de bénévoles pour pérenniser ses actions même pendant les vacances d’été, lorsque ses bénévoles les plus fidèles prennent des congés. Nous avons besoin de vous, où que vous soyez !
Contactez nous par mail ou par téléphone
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Photographes : ajustez vos focales sur le droit et la déontologie !
Il y a très exactement deux mois, nous poussions un « coup de gueule » suite à des photos de sans-abris volées et qui allaient être exposées d’une manière qui nous a tous profondément choqué : voir l’article.
Nous avons donc :
- publié un article sur notre site
- contacté les organisateurs de l’exposition qui ont annulé la participation de la jeune photographe
- rencontré la responsable de Fétard et la photographe à leur demande
Après une discussion fort intéressante, les uns et les autres ont pu exprimer leurs avis. A son issue, il était même convenu que la jeune photographe viendrait en maraude avec nous afin de mieux comprendre ce que nous lui reprochions et l’impact de sa démarche intrusive en allant à la rencontre des personnes sans-abri de manière plus respectueuse…
Et puis plus de nouvelles… Jusqu’à ce que le magazine Fisheye publie l’article ci-après.
Bientôt le printemps : videz vos placards pour aider les sans-abris
Vous le savez, Entraides-Citoyennes fonctionne à 90% grâce à vos dons en nature. Le printemps arrive et avec lui l’heure du fameux « nettoyage de printemps » à l’occasion duquel on vide placards, greniers, sous-sol…
Ne jetez pas !
Nous recyclons vos dons afin qu’ils servent aux sans-abris que nous rencontrons à l’occasion de nos maraudes.
Don : aidez-nous à assurer les maraudes du printemps et de l’été
Vous le savez fort bien, dès le printemps, avec la fin de la trêve hivernale, le nombre de personnes en grande précarité qui se retrouve à la rue augmente. Et pourtant, le nombre de places en hébergement d’urgence diminue et de nombreuses associations cessent leurs distributions jusqu’à l’hiver suivant…
Pour entraides-citoyennes, qui maraude toute l’année, c’est une période difficile puisque le nombre de personnes à soutenir augmente.
Au cours de l’hiver 2013-2014, nous soutenions chaque semaine environ 150 personnes. Puis 180 jusqu’à l’été où nous avons avons eu des pics de demandes de 220 personnes !
Cet hiver, nous avons rencontré en moyenne 170 personnes chaque samedi. Si le scénario se reproduit – et rien ne nous laisse malheureusement présager qu’il en aille différemment – nous serons vraisemblablement face à 200 à 250 personnes à aider chaque semaine. Sans compter les demandes de soutien ponctuelles, notamment sur des bidonvilles…
Nous fonctionnons essentiellement grâce aux dons matériel de particuliers et de professionnels.
Mais ces dons matériels ne suffisent malheureusement pas.
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Des migrants en survie dans le 18e arrondissement de Paris
« C’est par un froid glacial, battu par le vent et quelques flocons de neige, qu’Omar, d’origine nigérienne et vivait à Tripoli, en Libye, raconte son histoire » expliquait dans un article Laura Mousset de TV5 monde le 12 février dernier. Parti parce que « c’est la guerre là-bas » il explique que « depuis son arrivée en France en janvier il (sur)vit sous le pont de la Chapelle avec quelque 150 autres réfugiés. Quelques associations leur viennent en aide, fournissant parfois des tentes et surtout des vivres. »
Entraides-Citoyennes en croise souvent depuis l’automne sur ses points de distribution du Nord de Paris. « Ils ont faim et demandent souvent des vêtements chauds ». Hier, l’association Share leur a rendu visite : « là bas il n’y a des hommes, environ 80… Ils ont besoin de tout, surtout de nourriture. Nous avons distribué 30 kits d’hygiènes et une cinquantaine de paires de chaussette. Beaucoup on réclamé chaussures, pantalons et manteaux ».
C’est tous ensemble que les citoyens doivent se mobiliser pour améliorer les conditions de survie d’humains en demande d’asile indignes de notre république !
L’Abri : un beau moment de partage, un film en salle dès aujourd’hui
Au total plus de 32 bénévoles se sont impliqués pour réussir ce rendez-vous entre grand-public, associatifs et sans-abris.
De la communication de l’évènement – réalisation et distribution des flyers, contacts avec la presse, invitations, référencement en ligne – en passant par les collectes spéciales de denrées, les livraisons, la préparation du buffet, l’installation de la salle et l’accueil du public, cet évènement qui a accueilli plus de 200 personnes leur doit son succès.
Merci aux bénévoles qui ont su offrir un joli succès à cet évènement : Christine, Monique, Virginie, Lisa, Lou, Léa, Nadia, Stéphanie, Manal, Fabien, Anne, Sylvie, Sylvaine, Stéphanie, Philippe, Liz, Alice, Christelle, Cyril, Audrey, Martine, Philippe, Jocelyn, Manon, Clément, Léa, Hamid, Solenne, Nadine, Mehdi, Sacha et Nathalie.
Nous tenons également à remercier Dissidenz, distributeur du film, qui a géré les aspects techniques et financiers de la projection ; nos partenaires grâce aux dons alimentaires desquels chacun a pu se restaurer de manière très conviviale ; l’Eglise Saint-Eustache qui a gracieusement accueilli l’évènement et les bénévoles de l’association La soupe Saint-Eustache pour leur présence.
Ainsi que tout ceux qui nous ont fait un don à l’issue de la projection pour nous aider à pérenniser nos actions.
Paroles de bénévoles : d’une République à l’autre, Annaig s’interroge
Annaig a passé une très grande partie de son week-end place de la République pour revendiquer sa citoyenneté. Elle est est ressortie forte de deux belles expériences, mais pleine d’interrogations…
« Samedi 10 janvier au soir, je participe à ma seconde maraude : secteur République-Sébastopol
22 h : arrêt place de la république. Des policiers, nombreux ; des télévisions des quatre coins du monde ; des badauds et des anonymes venus se recueillir, placer une bougie en mémoire aux victimes des attentats. Émotion intense et générale.
Et puis, autour, à quelques pas… 1,2,3 matelas à terre ; 1,2,3 familles sont là, tentant de vivre, de survivre, dans l’indifférence quasi-générale.
Vœux 2015 : amour, santé, travail et… solidarité
Voila, qu’une nouvelle année commence…
Je vous adresse mes vœux les plus sincères pour que 2015 voit la concrétisation de vos souhaits les plus chers : amour, santé, travail et… solidarité ! Car en cette période de crise qui touche de plus en plus de monde, je suis convaincue qu’il n’y a qu’une manière d’y faire face : le partage et l’humanité. Lire la suite
Retour en images sur la maraude de Noël d’Entraides-Citoyennes
Entraides-Citoyennes a souhaité un joyeux Noël aux sans-abris samedi soir. Retour en images de cette maraude pas tout à fait comme les autres… Sur une chanson de Chrisophe Chebassier : l’artiste de passage à Paris a, dit-il, été frappé par le contraste de moyens entre aide aux sans-abris et illumination de Paris : « Bravo pour ce que vous faites, je suis ravi d’entendre ma chanson « joyeux noël » illustrer votre diaporama ».
N’oubliez pas que si Noël est un moment particulièrement difficile pour les sans-abris, le Nouvel an aussi ! Les fêtes sans « eux » ne sauraient être de « vraies » fêtes.
Merci très sincèrement aux nombreux bénévoles qui ont emballés les cadeaux, ramené les collectes, préparé la maraude, offerts les présents solidaires et assuré la distribution. Et Merci à Olivier Tourdes pour ses photos au cœur de l’action.
Rejoignez nous !
Nous avons besoin d’aide 52 semaines par an. Y compris la dernière de l’année !
Fêter Noël avec les sans-abris : rappeler qu’ils sont des personnes importantes aux yeux d’autres hommes
Assis sur le carton qui m’isole un peu du béton froid, sous les lumières joyeuses qui clignotent dans les arbres, mon regard croise des milliers de jambes pressées contre lesquelles battent des sacs logo typés contenant des surprises enrubannées. L’heure est à la fête, nul ne peut l’ignorer en passant devant les vitrines brillamment illuminées derrière lesquelles s’entassent victuailles festives et cadeaux convoités.
Parfois, j’observe les passants. Eux, ne m’accordent que rarement un regard. Ils sont pressés de rentrer se préparer pour la fête. Moi, je suis transparent !
Il serait temps d’ouvrir les yeux à défaut du cœur pour voir et comprendre ceux de la rue
Je suis effarée par certains posts semés ici ou là. Je me fâche, je me lâche et je ne mâche plus mes mots…
Il y en a certains sur la toile – que j’imagine bien au chaud, les fesses calées dans leur fauteuil – qui sont bien plus prompts à porter des jugements de valeur taillés à l’emporte pièce d’idées aussi petites que préconçues sur des personnes qui n’ont d’autre choix que la rue, le squat, voire le carré des indigents… que de faire appel à leur mémoire ou à défaut notre histoire.
Il serait grand temps d’ouvrir les yeux – je n’ose imaginer le cœur – pour VOIR et COMPRENDRE ce qu’est la rue aujourd’hui…
Noël en octobre ? Une semaine très riche en dons pour les sans-abris
Il y a des semaines, comme ça, où les dons nous tombent dessus ! Mais à cette cadence et de cette importance, c’est une grande première !
D’abord, les créatrices amateurs et professionnelles qui participent à l’opération « Gants et mitaines pour les sans-abris » se déchaînent avec leurs petites aiguilles à coudre, crocheter, tricoter pour fournir ensemble les 200 paires de gants, moufles et mitaines qui permettront aux sans-abris parisiens de ne pas avoir les doigts gelés cet hiver. Mais ce n’est pas tout !
Une générosité utile à découvrir en images ci-après.
Entraides-Citoyennes participera à la « lutte contre la grande exclusion » de la Mairie de Paris
Jeudi 18 septembre, Paris a donné le coup d’envoi d’un chantier qui sera la grande cause de cette mandature : la lutte contre la grande exclusion. Pour venir à bout de ce fléau, la Ville mobilise toutes les énergies : ses services, l’Etat, les associations et les entreprises. Mais aussi les Parisiens. Et les associations dont Entraides-Citoyennes.
En juin 2014, le Conseil de Paris votait à l’unanimité un vœu fixant le cap. La maire de Paris, Anne Hidalgo, et son adjointe en charge de la lutte contre les exclusions, Dominique Versini, y ont travaillé tout l’été. Une conférence organisée jeudi 18 septembre à l’Hôtel-de-Ville et réunissant près de 300 acteurs de la solidarité a donné le coup d’envoi de cet ambitieux chantier.
A l’horizon, un « Pacte parisien contre la Grande Exclusion » qui rassemblera « des solutions concrètes pour réduire drastiquement le nombre de personnes à la rue ». Lire la suite
Entraides-Citoyennes appelle au don de cadeaux pour les sans-abris
Tout simplement parce qu’ils passent l’année à courir après l’indispensable et qu’un tout petit peu de « superflu » leur met quelques étoiles dans les yeux…
Tout simplement parce qu’un anniversaire ou Noël, c’est un temps d’exclusion supplémentaire…
Tout simplement parce qu’il est si simple de faire ces jours là « un p’tit peu plus »…
Visionnez la vidéo ci-après pour savoir ce que nous cherchons…
Une lettre anonyme qui renforce nos motivations citoyennes
Sylvie Lhoste
Je suis la présidente d’Entraides-Citoyennes, petite association dont les bénévoles participent à l’aide inconditionnelle aux personnes sans-abris, sdf et exclues. Qui qu’elles soient, d’où qu’elles viennent…
Nous apportons un peu de réconfort matériel – denrées alimentaires, vêtements, produits d’hygiène – mais aussi du temps partagé avec ces citoyens à la marge qui souffrent d’une invisibilité inhumaine.
Incendie à Lyon dans un squat de roms : « les martyrs de Lavirotte »*
Trois personnes, deux femmes et un enfant, selon un bilan provisoire, ont péri dans l’incendie d’une usine désaffectée qui était squattée par environ 200 Roms à Lyon.
L’incendie « violent », qui a démarré un peu avant 00 h 30 dans la nuit de dimanche à lundi, a « totalement embrasé » ce bâtiment situé rue Audibert et Lavirotte dans le 8e arrondissement de Lyon, selon le lieutenant-colonel des pompiers du Rhône Jean-Philippe Gueugneau en charge des opérations de secours.
Recueil Social : aide aux sdf ou dissuasion à leur présence dans le métro ?
Le Recueil Social de la RATP créé par la RATP au début des années 1990 sur la base
du volontariat s’est donné pour vocation « d’aider quotidiennement les plus démunis en leur apportant une première assistance et en les accompagnant vers des structures d'accueil s'ils le souhaitent ».
Ce service ne fait pas l’unanimité. Cette micro revue de presse n’est pas exhaustive mais donne matière à réfléchir.
Laissons à un SDF parisien très éclairé le soin de présenter à sa manière ce service. Je vous propose au passage de découvrir son site.
Ceux-ci étaient reconnaissables, car ils ne portaient ni arme, ni aucun insigne, contrairement aux policiers d
ont les attributs de la fonction étaient bien visibles par dessus le treillis bleu qui caractérisait les agents de la BAPSA. et qui leur ont valu leur surnom auprès des SDF…
Ils emmenaient de force non seulement les vrais clochards, mais également tout ce qui était SDF, ou même qui se contentaient de faire la manche dans le métro… A l’époque, en effet, la BAPSA opérait également à l’intérieur du métro.
Depuis ce temps-là, les « Bleus » n’existent plus comme tels : La BAPSA est désormais composée uniquement de policiers, qui portent toujours certes le même treillis bleu, mais qui se compor- tent en accord avec les lois en vigueur. Et il y a belle lurette que plus personne n’est embarqué de force pour être conduit dans un centre d’hébergement d’urgence…
De plus, la BAPSA est cantonnée à la voie publique, et c’est la RATP qui a créé son propre service, qui a pris plus tard le n
om de « Recueil Social ».
Ils passent dans les stations, souvent le matin. Ils proposent aux personnes qui sont en train de dormir dans le métro de venir dans un centre… Et à chaque fois, je leur répond :
— Vous avez des chambres individuelles ?
Et je leur répète régulièrement que c’est évidemment normal de ne pas vouloir dormir avec d’autres personnes, qui peuvent vous voler, ou simplement vous refiler des puces, ou la gâle !
Alors, devant leur réponse éternellement négative, je leur dit que je reste où je suis, et que je les remercie. Et ils s’en vont.
Souvent, ils ajoutent que je ne peux pas rester là, comme ça, et que je dois me lever. Et circuler, comme ils disent tous. Je leur répond alors que je ne me lèverai pas, que je continuerai à dormir autant qu’il me plaira… Et que je refuserai carrément d’obéïr à chaque fois, qu’ils ne peuvent rien faire contre moi excepté faire déranger la police, puisqu’eux non plus, ils ne peuvent absolument pas utiliser la force.
Car au même titre que les contrôleurs, ils n’ont absolument aucun pouvoir de contrainte.
Les deux dernières nuits ont été calmes, après les annonces usuelles de fin de services répétées une ou deux fois, pas d’avantage. Je ne sais pas si la RATP s’est fait taper sur les doigts ni si j’y suis pour quelque chose, mais des nuits qui nous permettent de nous reposer, non seulement c’est agréable mais ça nous permet aussi de quitter les quais plus tôt (de bonne heure et de bonne humeur, en somme), en ayant indisposés (par notre présence, qui dérange) le moins possible de « vrais » voyageurs. N’est-ce pas d’ailleurs là le souhait de la RATP ?
Un incident bizarre, hier soir : des agents du « Recueil Social RATP » qui passaient sur le quai (ce n’est pas tous les jours) m’ont abordé, depuis qu’ils ont réussi à m’envoyer à Nanterre et que j’en suis revenu ventre à terre (et sans y avoir passé la nuit, surtout), le discours a changé : maintenant, c’est « vous venez avec nous ou vous quittez la station ! », point barre !
J’ai dit « non » à chaque fois, ça y est, je suis entré dans la résistance !
Mais je commence à me poser des questions : c’est quoi, ces mecs, au juste ? Des vigiles déguisés ?
Un récent article du Parisien
Il n'y a pas de portes, alors pour annoncer sa présence, Stéphane frappe sur la rangée de bancs laqués de rouge qui longent le quai, au RER de la station Nation (XIIe). « Bonjour, ca va? » Une tête sort d'un sac de couchage abîmé. L'homme semble avoir passé la nuit ici et n'a guère envie de répondre.
Stéphane n'insiste pas, il passe son chemin. Avec Mohamed et Najib, tous vêtus du même uniforme marron, ils forment l'une des sept équipes du « recueil social », la brigade de la RATP qui vient au contact des sans-abri du métro. Ils sont environ 300, des hommes pour la plupart, à passer leur vie dans ces souterrains de transit. Tous les jours, de 6h30 à 14 heures, Stéphane, « Momo » et Najib tentent de trouver un hébergement à ces « clients », comme ils les appellent, ou de les aider dans leurs démarches administratives.
Ces dernières semaines, la régie a constaté une « concentration » inhabituelle des sans-abri dans une dizaine de grosses stations, notamment Nation et Auber. Consigne a été donnée aux 52 maraudeurs de « travailler en priorité » sur ces sites. « On est toujours sur le fil entre la non-assistance à personne en danger et l'entrave à la liberté, commentent-ils. Le but de la RATP, c'est de rendre le métro propre pour tous les usagers. On essaie d'inciter les SDF à sortir, sans les forcer. »
Stéphane et ses collègues ne font pas de chichis. Ils parlent avec une cordialité un peu brutale, et surtout, ils écoutent. La plupart sont d'anciens agents de sécurité. Il y a quelques mois, l'équipe de 6h30 a fini par trouver un logement stable à un SDF à la rue depuis quinze ans. « On lui a payé le resto pour fêter ça, il avait les larmes aux yeux, confient-ils. C'est pour des moments comme ceux-là qu'on se lève le matin. »
Cette histoire reste une exception. Les yeux mangés par sa casquette de titi, Jean-Michel* refuse toujours d'intégrer la place en maison de retraite que lui proposent les services sociaux. « Y a que des gagas là-dedans, bougonne-t-il. Moi, j'aime bien mon autonomie. »
Aujourd'hui, il accepte de monter dans la camionnette blanche de la RATP. « C'est pour faire plaisir à leurs statistiques? J'aime pas les transports en commun », déclare le SDF. Il paye chaque mois son passe Navigo pour circuler dans les stations. « À mon âge, je vais pas sauter les barrières! » La camionnette file à la CAF, puis dans un centre d'accueil de la porte de Charenton avec Jean-Michel à bord. « Je me donne deux ans pour le convaincre », répète Stéphane.
D'ici là, il y aura des centaines de refus et de nouveaux sans-abri, comme ce jeune polonais, arrivé à Paris « depuis deux semaines et cinq jours » dans l'espoir de travailler. « La première fois qu'on l'a vu, il avait une grosse valise et dedans il n'y avait qu'une pomme », raconte Stéphane. Ce garçon l'a ému, lui rappelant ses propres souvenirs d'errance, plus jeune. « On ne fait jamais ce métier par hasard. »
* Le prénom a été changé.
Le Parisien – Christel Brigaudeau | Publié le 11.03.2013
L’interview de Patrick Henry, fondateur du Recueil Social
Il aime secouer. Détailler en images les maux violents de la vie de clochard. Cela fait plus de trente ans que Patrick Henry défend leur cause. Pour cela, on lui a donné une Légion d'Honneur, qu'il porte tous les jours au revers de sa veste. Patrick Henry est médecin. C'est lui qui a fondé le « recueil social » de la RATP. Avant cela, il avait créé « la première consultation pour les SDF », à l'hôpital de Nanterre (Hauts-de-Seine).
« Je me vante d'être le premier clodologue! »
Retour dans les années 1980. L'hôpital de Nanterre, géré par la préfecture de police, parque la misère du monde. Les expulsés du métro sont conduits par fourgon au Chapsa, le centre d'hébergement et d'assistance pour les personnes sans abri. Le jeune médecin les rencontre aux urgences. « Un jour, un clochard avec un plâtre au bras se plaignait que ça le grattait, se souvient-il. Quand j'ai enlevé le plâtre, il n'y avait plus que de la chair putréfiée. On l'a amputé. Ce gars n'était pas une exception. Il fallait faire quelque chose. »
Plus de 50000 consultations plus tard, Patrick Henry rejoint la RATP. Autour de lui sont accrochées des photos d'art (sa marotte), un exemplaire de l'appel de l'Abbé Pierre et le portrait d'un clown-SDF. « Celui-là, il disait toujours : petit à petit, l'oiseau fait son nid », se souvient-il. Son nid à lui est un bureau avec moquette et vue sur la Seine, au siège de la régie.
« Le terrain use, je n'en pouvais plus », dit-il, à 61 ans. Sa mission, faire sortir les SDF des quais du métro, pourrait choquer. Il l'assume et la revendique. « Il faut abandonner ce réflexe mental qui veut que le métro soit un refuge. Le métro, quand on y reste, crée des pathologies. » À commencer par une désocialisation fulgurante. « Sous terre on perd tous ses repères spatio-temporels, martèle-t-il. Les jeunes qui viennent d'arriver ne s'identifient jamais au clochard qu'ils voient de l'autre côté du quai. Ils ne comprennent pas ce qui les guette. »
Le Parisien – CH.B. | Publié le 11.03.2013
La Petite Rockette : le déchet, un levier de lien social
La ressourcerie de la Petite Rockette est créatrice de nouveaux postes et favorise l'accès aux emplois à des personnes en difficulté.
Une attention particulière est donnée aux artistes en recherche d'emplois ou en recherche d'activité rentable. Comme elle le fait déjà, la Petite rockette attache une grande importance à la place des salariés au sein de son fonctionnement (consultation des salariés, responsabilisation, formation?).
Les salariés de l'association (surtout ceux en insertion) seront guidés par un accompagnant socio professionnel externe à l'association.La Petite Rockette est une maison conviviale et solidaire dans laquelle émmergent de nombreuses activités :
La ressourcerie : Zone écologique de solidarité
La ressourcerie est un espace solidaire de gestion des déchets. Elle est une plate-forme citoyenne de collecte et de reconditionnement des objets habituellements jetés. Elle est aussi un espace équitable de distribution à but non-lucratif, un magasin solidaire. Elle est écologique par ce qu'elle offre une seconde vie aux objets jetés ou cassés. Elle est votre relais avec les filiaires de recyclage et de gestion des déchets.
La Petite Rockette est également partenaire de l’association ActionFroid à laquelle elle remet chaque semaine un petit stock de vêtements chauds au bénéfice des sans-abris.
La Petite Rockette est aussi un espace de création et d'éducation à l'environnement et aux pratiques artistiques. Elle vous propose de vous informer mais aussi de réemployer, réutiliser et recycler vos objets à travers des ateliers et des événements. Déstinés au jeune public comme aux plus agés ils sont proposés tout au long de l’année.
Les salles à dispositions du public :
Deux salles sont à la disposition de tous moyennant participation.
Des cours de pratiques artistiques et sportives sont dispensés chaque semaine.
Vos initiatives sont les bienvenues. Venez nous rencontrer, échanger et proposer vos projets…
LES COLLECTES
Plusieurs modes sont à la disposition des usagers :
? La collecte sur rendez vous : prestation gratuite, vous pouvez prendre rendez vous pour que l'association se déplace et viennent chercher les objets: cette prestation est destinée tout particulièrement à un public fragilisé : personne âgées, en situation de handicaps, seules?
Afin de limiter les émissions de gaz à effet de serre, le périmètre d'intervention est limité à l'arrondissement et à ses arrondissements limitrophes. Cependant, nous ne disposons pas des moyens techniques pour répondre à une trop forte sollicitation.
? Prestation de débarras : la ressourcerie de la Petite rockette pourra réaliser des débarras chez l'habitant et prendra dans ce cas tous les objets. Il s'agira d'une prestation payante pour laquelle l'association établira un devis. Le montant des objets réutilisables sera déduit du coût de la prestation de collecte.
? Collecte d'encombrants abandonnés : il s'agira de ramasser les objets trouvés au grès des rues. Pour ce mode de collecte l'association favorisera l'utilisation de transport non polluant (vélo?). Pour l’instant ce mode de collecte n’est pas encore opérationnel.

Réapprendre à vivre sans alcool
Depuis Février 2010, un dispositif d’accompagnement après sevrage a été mis en place à Valenciennes (59).
Il s’agit d’un projet innovant, s’adressant particulièrement aux personnes en situation de précarité sortant de cure de sevrage et n’ayant pas de solution d’hébergement.
Ce projet est réalisé en partenariat avec l’hôpital de Saint Amand et l’association GrEID*. Il propose aux personnes concernées un parcours d’abstinence, à l’abri, le temps de leur «guérison», évitant ainsi un retour à la rue précipité conduisant souvent à la rechute.
L’alcool sert souvent d’anxiolytique, calme l’angoisse et permet de supporter la situation, ou artificiellement, les sensations de faim ou de froid. Il permet en outre de s’intégrer au groupe.
Face à ce constat, le centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) de Valenciennes a mis en place un dispositif d’accompagnement après sevrage (DAAS) pour ce public spécifique.
Repérées lors des maraudes des équipes mobiles et Samu sociaux, ou hébergées dans des foyers de la Croix-Rouge française, certaines personnes manifestent le désir d’arrêter de consommer de l’alcool. Elles ont alors besoin d’une prise en charge particulière.
«Il s’agit en fait d’éloigner les personnes sorties de cure des lieux où elles ont l’habitude de consommer de l’alcool, comme la rue ou les foyers d’accueil, où les tentations sont fortes» explique Franck PLOUVIER, responsable du service éducatif au CHRS.
«Il fallait bien sûr penser la question de l’hébergemment, mais pas seulement. Nous avons ainsi crée un dispositif global, où l’aspect santé, la réinsertion et le retour vers l’autonomieont toute leur place».
L’offre d’hébergement proposée se répartit en trois maisons, selon le degré de dépendance et de fragilité des personnes.
Une prise en charge globale
Quatre piliers structurent la vie des personnes accueillies:
– le suivi médical, indispensable en sortie de cure
– l’accompagnement social (démarches administratives…)
– le suivi éducatif
– le soutien spychologique
Un chemin semé d’embuches
Angoisses, dépression, ennui, difficultés à se projeter, peur de la rechute… La route est longue pour les résidents. Le sevrage et les semaines qui vont suivre bouleversent leur mode de vie et agissent parfois comme un révélateur: «le sevrage peut entraîner des troubles psychologiques», remarque Franck PLOUVIER.
«Mais à l’inverse, il nous arrive de constater que ces troubles sont justement liés ç la consommation d’alcool». Il faut donc composer avec toutes ces nuances, en étant au plus près de chacun.
Pour donner l’envie de tenir, une série d’activités est également proposée aux résidents: activité physique, travaux manuels, élaboration de repas et cuisine en groupe par exemple.
De même, reprendre à la base les gestes du quotidien (hygiène, nourriture, vaisselle, lessive…) permet d’amorcer peu à peu un retour à l’autonomie.
L’autre objectif de ces activités consiste à se divertir, car le temps peu parfois être long lorsque l’on change sa façon de vivre du tout au tout.
«Il y a des moments difficiles», confie Denis. «Cependant, si je retourne en foyer, que je me balade et que je vois les copains, je vais lutter c’est sûr…Mais combien de temps?».
Bernard, sorti de cure il y a une semaine, est heureux de pouvoir bénéficier de cet accompagnement. Après sept ans de rue, il a souhaité entamer une démarche de sevrage, ayant «envie d’une autre vie. Lorsque je suis ici, je n’ai pas envie de boire. Je n’y pense même pas».
Mais parfois, certains rechutent.
Franck PLOUVIER précise que la structure oriente un personne qui se réalcoolise vers une autre solution d’hébergement, plus adaptée, car elle met ainsi en péril l’équilibre parfois fragile du groupe.
«Et si elle souhaite de nouveau entamer une sevrage, elle pourra bien sûr revenir ici après sa cure», conclut-il.
– Sources et pour en savoir plus: http://www.croix-rouge.fr/Actualite/Reapprendre-a-vivre-sans-alcool-1461
– Page du blog consacrée à la CR: http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/pages/Croix_rouge-francaise-7443766.html
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* Centre GREID
42, rue de Mons
59 300 VALENCIENNES
tel: 03 27 41 32 32
fax: 03 27 47 28 64
Mail: greid@free.fr
Accueil sur RDV sauf le matin, du lundi au vendredi de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 17h30
Hommage aux morts de la rue à Paris
CE SOIR, A 19H, RENDONS-LEUR HOMMAGE: 75 QUAI DE VALMY (PARIS 10)
Les objectifs principaux du « collectif les morts de la rue »:
– faire savoir que vivre à la rue mène à mourir prématurément
– dénoncer les causes
– veiller à la dignité des funérailles
– accompagner les proches en deuil (amis de la rue, familles, associatifs…)
Retrouvez les affiches collées en mémoire des morts de la rue pour «rendre présente leur absence» :https://www.facebook.com/#!/media/set/set=a.297863993617005.66499.289325214470883&type=3
– Site Internet: http://www.mortsdelarue.org/
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– Groupe Facebook:https://www.facebook.com/mortsdelarue
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– Lien vers le précédent article:http://www.sans-abris-sdf-exclus.com/article-19-juin-hommage-aux-morts-de-la-rue-a-paris-106850262.html
« Allô Prévention Expulsion »
Les beaux jours reviennent, et avec eux, les expulsions …
On n'oublie pas le numéro 0800 001 505, en cas de problème d'expulsion.
Parlez-en autour de vous, partagez ce numéro.
Au bout du fil? Des bénévoles sont là pour vous conseiller dans ces situations difficiles, du lundi au vendredi, de 14h à 16h30, au prix d'un appel local.
La Fondation Abbé Pierre dresse un constat alarmant un an après le lancement de sa plateforme téléphonique nationale destinée à informer et soutenir les familles en difficulté confrontées aux impayés de loyer => lire le communiqué sur le site internet de la Fondation Abbé Pierre.
Depuis le mois de mars, la Fondation dénonce le scandale de la reprise des expulsions locatives en France.
Des lunettes pour les personnes âgées aux revenus modestes
L’association Optique solidaire a lancé lundi 14 mai un « pass-lunettes« à destination des personnes âgées aux revenus modestes, afin de faciliter leur accès aux soins d’optique.
Ce pass s’adresse aux personnes éligibles à l’ACS (aide à la complémentaire santé), dont les revenus sont compris entre 648 et 816 euros. En dessous de 648 euros, la CMU-C (complémentaire de la couverture maladie universelle) garantit une paire de lunettes par an.
Cette population est «doublement pénalisée car elle a des besoins optiques plus importants en raison de son âge, nécessitant un équipement coûteux, et a une prise en charge plus faible car ses contrats de complémentaires sont plus chers avec l’âge et souvent minimaux», explique Xavier Subirana, le président de l’association.
483 OPTICIENS ASSOCIÉS À L’OPÉRATION
Le « pass-lunettes« leur permet d’obtenir sous moins de trois mois une consultation avec un ophtalmologiste facturée au tarif sécu, puis de prendre rendez-vous chez un opticien de l’association, qui lui propose un choix de monture parmi 11 modèles.
Au total, 483 opticiens, 13 complémentaires santé, 5 lunetiers et le verrier Essilor, ainsi que les ophtalmologistes par le biais de leur syndicat, sont associés à l’opération.
Lunetiers et verrier ont fait en sorte de réduire le coût des lunettes tout en proposant un «service de qualité identique à celui rendu à des personnes plus aisées», souligne Martin Hirsch, ancien haut-commissaire du gouvernement et président du comité d’éthique de l’association.
Ainsi, le prix d’un équipement progressif a pu passer de 350 euros TTC à 120 euros. Le but est «de réduire très substantiellement le reste à charge, de 300 euros normalement à 0 euro voire quelques euros», pour cette population qui «renonce aux soins et à l’équipement» optiques pour des raisons financières, a-t-il ajouté.
Pour joindre l’association:
Association Optique Solidaire
Maison de l'Optique
185, rue de Bercy 75012 Paris
Contact : contact@optiquesolidaire.fr
site internet: www.optiquesolidaire.fr
Sources:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/05/14/un-pass-lunettes-pour-les-personnes-agees-aux-revenus-modestes_1701057_3234.html
Le saturnisme : le mal invisible des taudis
L'intoxication au plomb connue depuis l'Antiquité mais peu à peu oubliée, reste malheureusement encore trop présente en Ile de France.
Morgan PINOTEAU, chargée de projet AFVS.
La problématique du saturnisme infantile est réapparue sur la scène publique en 1985, à Paris, avec le décès de deux jeunes enfants vivant dans un immeuble ancien et dégradé.
Anciennement connue comme maladie professionnelle, l'intoxication par le plomb est alors peu à peu devenue un enjeu de santé publique car touchant les enfants en bas âge confrontés à des conditions de logements indignes.
Parfois évoquée comme pathologie sociale, le saturnisme a surtout mis en exergue le rapport entre habitat et santé et les effets que l'un peut avoir sur l'autre.
Le mal logement frappe de nombreuses personnes en situation de précarité : occupation de locaux non destinés à l'habitation, sur-occupation, insalubrité, hébergement par des tiers.
Le saturnisme est d'autant plus intolérable qu'il handicape des enfants souvent déjà confrontés à des difficultés d'insertion et d'apprentissage du fait de leur conditions de vie.
Les sources d'intoxication et ses conséquences
Le saturnisme correspond à l'intoxication par le plomb, un métal lourd aux effets toxiques. Les sources sont multiples : atmosphère, eaux de boisson, sites industriels, mais reste principalement liées aux écailles de peintures anciennes dégradées dans les logements.
Cette intoxication a des conséquences graves et définitives sur le développement psychomoteur de l'enfant.
Les effets vont de simples anémies ou troubles digestifs à des atteintes irréversibles du système nerveux pouvant entrainer le décès.
Les jeunes enfants sont particulièrement exposés du fait de leur comportement d'oralité. De plus l'absorption digestive du plomb est plus importante chez eux (4 à 6 fois supérieur à celle de l'adulte).
Enfin leur système nerveux en plein développement les rend tout particulièrement sensibles aux effets toxiques du plomb.
Chez l'enfant, la symptomatologie est souvent absente ou tardive, et lorsqu'elle existe, elle est non spécifique (symptômes neurologiques, digestifs et anémie).
En dehors de l'encéphalopathie saturnine lors d'intoxications sévères, on peut observer des céphalées, des troubles de l'humeur, du comportement, de la motricité, une baisse des performances scolaires, retards intellectuels, retard de croissance et troubles rénaux. Les signes digestifs sont variables (douleurs, diarrhée, constipation, vomissement, manque d'appétit).
D'une manière générale, le saturnisme infantile provoque une diminution des performances cognitives et sensorimotrices.
Le saturnisme infantile est donc une intoxication insidieuse dont les effets ne présentent pas de signes suffisamment caractéristiques pour être diagnostiqués aisément.
Le diagnostic repose donc sur la plombémie et le dépistage sur le repérage des enfants et des femmes enceintes exposés, par une démarche ciblée, prenant en compte des facteurs de risques individuels et environnementaux.
Cependant, la plombémie ne permet pas de quantifier la présence de plomb déjà stocké dans l'os, elle ne représente qu'une intoxication récente. Le plomb ingéré ou inhalé est stocké dans l'os où sa demi-vie est de 20 ans. Il s'échappera tout au long de la vie, tout spécialement pendant la grossesse durant laquelle le plomb passe la barrière placentaire.
Les petites filles qui s'intoxiquent aujourd'hui intoxiqueront donc leur f?tus quand elles seront enceintes. Il expose la femme enceinte à des risques d'avortements spontanés, prématurité, perturbation du développement psychomoteur de l'enfant.
Dépistage et traitement
Selon le rapport IGAS de 2004, « l'activité de dépistage sur le territoire apparaît notoirement insuffisante ».
Elle n'est soumise à aucune obligation, ce qui provoque des disparités importantes d'un département à l'autre. Ainsi peut-on établir que 84% des dépistages sont concentrés sur Paris et le département de Seine-Saint-Denis.
Le suivi médical des victimes du saturnisme doit être renforcé, tant pour les enfants à intoxication avérée que pour ceux qui ont une plombémie supérieure à 50?g/l.
L'InVS rapporte que 6% de ces enfants voient leur plombémie augmenter et que seuls 18% d'entre eux sont à nouveau contrôlés.
La préconise de doser la plombémie des enfants ayant une plombémie supérieure à 50?g/l, tous les 6 à 12 mois. conférence de Consensus de 2003
S'assurer que tout enfant intoxiqué bénéficie d'un suivi comportant, non seulement des plombémies mais aussi une surveillance du développement neuropsychologique et une prise en charge par des services spécialisés si besoin, relève d'une obligation.
Sources: http://www.mipes.org/-Le-saturnisme-le-mal-invisible-des,381-.html
Créée dans le cadre d'un partenariat Etat-Région, la MIPES est une instance permanente d'information, d'observation et d'échanges qui a pour mission d'informer et d'approfondir la réflexion sur la pauvreté et l'exclusion sociale en Ile-de-France.
Pour en savoir plus sur le saturnisme: http://www.ameli-sante.fr/saturnisme/definition-saturnisme.html
– risques pour les enfants et femmes enceintes
– savoir identifier les sources du saturnisme
Joséphine pour la beauté des femmes : reprendre confiance par l’esthétique
80 % des « pauvres » sont des femmes. Parmi elles, les moins de 25 ans et les plus de 45 ans sont les plus vulnérables. C’est parce que cet état de chose m’est insupportable que Lucia Iraci a décidé de leur venir en aide en créant l’association Joséphine pour la beauté des femmes.
« Je m’adresse à toutes les femmes qui n’ont pas un travail ou un logement, aux femmes victimes de violences, à celles qui se trouvent dans cette spirale qu’est l’esclavage moderne, à celles qui se retrouvent en précarité momentanée et, plus généralement, à toutes les femmes que la vie n’a pas épargnées.
Pour ces femmes, en effet, prendre soin d’elles et se faire belles, n’est plus une priorité. Les problèmes ne s’arrêtent pas à la sphère professionnelle, ils affectent également leur vie personnelle. La précarité ne se réduit pas à la pauvreté, elle se manifeste souvent dans l’instabilité et la rupture d’un parcours. L’implacable mécanisme de l’exclusion se met en marche. Or, qu’il soit question d’émancipation, de réinsertion ou de relation aux autres, un travail sur l’estime de soi est indispensable. Pour les femmes qui ont du mal à travailler, à se loger ou encore à élever leurs enfants, prendre soin de soi et se faire belle n'est plus une priorité. Or, qu'il soit question d'émancipation, de réinsertion ou de relations aux autres, l'estime de soi est indispensable ».
Créée en 2006 par Lucia Iraci, l'association Joséphine pour la beauté des femmes a pour mission de réconcilier avec leur image, les femmes les plus démunies et de leur redonner plaisir à prendre soin d'elles-mêmes, par le biais d’ateliers de mise en beauté où des soins VIP leurs sont prodigués.
L'association les accompagne pour qu'elles reprennent confiance en elles, dans la perspective d'une recherche d'emploi et plus généralement de réinsertion sociale.
Le fonctionnement du salon
Les femmes que nous accueillons sont envoyées chez nous par les associations partenaires, mais chaque femme qui a le profil Joséphine peut aussi pousser la porte du salon. Le profil « Joséphine » est divers : demandeuses d’emploi sans indemnités journalières, femmes monoparentales, femmes victimes de violences, etc. Chaque femme, à son arrivée, est reçue par une assistante dans le social en entretien privé. Cela nous permet d’évaluer leurs besoins et d’établir une fiche strictement personnelle afin de les suivre. Les femmes doivent présenter les documents justifiant de leur situation de précarité, et enfin la séance de bien-être peut commencer.
Notre équipe
Nos bénévoles et salariés sont vrais professionnels dans leurs domaines, qui sont à l’écoute de chaque femme. L’essentiel de l’activité du salon concerne la coiffure, l’esthétique, le maquillage, et d’autres services à disposition sur rendez-vous.
Déroulement des soins
Le coiffeur s’entretient avec la cliente afin de définir avec elle la coupe et éventuellement la couleur qui iront le mieux avec son visage. Petit à petit elle se détend et laisse le professionnel la prendre en charge Le maquillage vient souligner le travail de la coiffure, en mettant en valeur le regard en bénéficiant de conseil.
Sur RDV
Des vêtements peuvent leur être prêtés, adaptés à leurs besoins, en vue d’un entretien d’embauche ou autre événement exceptionnel. Des conseils personnels sur les couleurs, les matières de vêtement, peuvent être donnés par une conseillère en image. Enfin, les vêtements doivent être restitués en bon état.
13 rue du vieux colombier
75006 PARIS
01 42 59 43 36
contact@josephinebeaute.fr
Le DAL et Jeudi noir interpellent les candidats à la présidentielle
« Pâques au balcon, réquisition ! » A quinze jours de la présidentielle, l'association Droit au logement (Dal) et le collectif Jeudi Noir ont décidé d'interpeller les candidats, en occupant nuitamment, dimanche, une clinique désaffectée au pied de la butte Montmartre à Paris.
« Notre but est de placer le logement au coeur de la campagne », explique Manuel Domergue, militant de Jeudi Noir qui aimerait faire de la clinique Duhesme « le bâtiment emblématique de la fin de campagne. S'ils ne sont pas poussés aux fesses, ils ne vont pas spontanément parler de logement », regrette-t-il.
A 10h, alors que les familles se levaient une à une à l'intérieur de « l'immeuble de la Butte », les forces de l'ordre sont arrivées sur place, bloquant la rue sur 200 m. Jeudi, les professionnels de l'immobilier se sont déjà insurgés contre le silence assourdissant des politiques. Les huit fédérations du secteur et la Fondation Abbé Pierre ont « regretté qu'aucun candidat à l'élection présidentielle ne se soit déplacé personnellement » à leur colloque intitulé Le logement : cause nationale. Pour le Dal et Jeudi Noir, seule une opération coup de poing est susceptible de mobiliser les candidats.
« Il faut mettre la pression et pousser la question des mal-logés qui est traitée uniquement sous l'angle des classes moyennes, alors que sont oubliés les jeunes, les migrants ou encore les salariés pauvres », argumente le porte-parole du Dal, Jean-Baptiste Eyraud.
A la faveur de la nuit, 25 personnes, dont quatre familles et six enfants, ont donc investi la clinique Duhesme, un immeuble de cinq étages situé 17 rue Duhesme dans le 18e arrondissement. Certains sont en logement précaire, d'autres sont des foyers reconnus prioritaires Dalo (Droit au logement opposable). Dimanche matin, ils occupaient quelques-unes des 25 chambres de l'établissement de santé. « Mode parano »
« Le logement est salubre, à l'abandon depuis trois ans et il n'y a pas de projet pertinent, il est donc légitime qu'on l'occupe », dit Simon Cottin-Marx, militant de Jeudi Noir. « Un immeuble vide à Paris, une clinique désafffectée, c'est un non-sens », abonde Jean-Baptiste Eyraud. Selon lui, il y a en France trois millions de personnes « en grande difficulté de logement », alors qu'on recense quelque 2,1 millions de logements vacants.
« Depuis qu'on a été expulsés de la rue Matignon, le 18 février 2011, on recherchait un endroit », raconte Manuel Domergue. Entre décembre et février 2011, le collectif avait squatté un immeuble de bureaux vide proche de l'Elysée. Il avait ensuite tenté deux autres occupations, boulevard de la Madeleine (2e), puis rue de Chateaudun (9e), mais la police, prévenue très tôt, les avait immédiatement expulsés. Du coup, cette fois-ci, « on est en mode parano, on a pris un maximum de précautions », racontent-ils. Pas de mails, de nouvelles puces téléphoniques… Tout a été réglé au millimètre.
C'est la deuxième occupation pour laquelle coopèrent le Dal et Jeudi Noir. La dernière remonte au 31 décembre 2006, où les deux associations avaient squatté un immeuble rue de la Banque, dans le 2e arrondissement.
Deux autres squats ont fait parler d'eux à Paris ces dernières années : entre mars 2008 et juin 2009, huit étudiants avaient occupé un immeuble au 69 rue de Sèvres, puis entre octobre 2009 et octobre 2010, Jeudi Noir avait organisé une occupation dans un hôtel particulier de la place des Vosges. A chaque fois, leur expulsion avait été ordonnée par la justice.