Trois personnes, deux femmes et un enfant, selon un bilan provisoire, ont péri dans l’incendie d’une usine désaffectée qui était squattée par environ 200 Roms à Lyon.
L’incendie « violent », qui a démarré un peu avant 00 h 30 dans la nuit de dimanche à lundi, a « totalement embrasé » ce bâtiment situé rue Audibert et Lavirotte dans le 8e arrondissement de Lyon, selon le lieutenant-colonel des pompiers du Rhône Jean-Philippe Gueugneau en charge des opérations de secours.
Lors d’un point presse organisé sur place, il a précisé que « très vite les 2 niveaux supérieurs de ce bâtiment blanc se sont embrasés et l’escalier s’est effondré ». Le toit a également brûlé.
D’autres victimes ?
Des équipes cynophiles fouillent les décombres du bâtiment, qui menace de s’écrouler, pour voir s’il n’y a pas d’autres victimes, selon le lieutenant colonel Gueugneau qui a précisé que « les trois corps des victimes sont toujours à l’intérieur ».
Selon Gilberte Renard, militante de la LDH, les enfants en bas âge et les femmes enceintes étaient nombreux dans ce bâtiment. Il s’agit d’un petit immeuble de bureaux d’une ancienne usine de fabrication de petits moteurs électroniques qui s’appelle ‘Leroy Somer’
« Ils dormaient souvent dans le grenier » a expliqué à Mme Renard.
Les rescapés, ont été évacués en minibus et regroupés dans un gymnase d’une école située avenue des Frères Lumière, dans le même arrondissement, ont précisé les pompiers.
La Police judiciaire a été chargée de l’enquête.
FAMILLES DÉLOGÉES D’UN PRÉCÉDENT SQUAT
Selon Gilberte Renard, militante de la LDH, près de 200 personnes, dont des enfants en bas âge et des femmes enceintes, occupaient ce bâtiment, des anciens bureaux d’une usine selon elle. « Ils dormaient souvent dans le grenier », a-t-elle expliqué. Ces familles s’étaient installées dans l’ancienne usine après avoir été délogées d’un précédent squat du quartier de Vaise. « Ce qui vient de se passer est symptomatique de la politique de la préfecture du Rhône », a estimé Jean Philippe, militant du MRAP, « elle refuse d’appliquer la circulaire qui prévoit des diagnostics médicaux, sociaux et de sécurité, sa seule réponse est l’expulsion des squats et des campements et, à chaque fois, la situation s’aggrave. »
Des accusations dont se défend la préfecture : « Le préfet de la région Rhône-Alpes rappelle que chaque jour plusieurs centaines de déboutés du droit d’asile et de sans-abri sont hébergés par l’Etat avec l’appui des associations. Néanmoins, un certain nombre de campements et de squats existent dans l’agglomération. »
Les larmes de crocodile de Valls: la France est en danger!
- Chair d’assaut, Trait d’union, 1999
- Le Dégoût du bonheur, Point de fuite, 2001
- Lima Destroy et Robinette Spa, Point de fuite, 2005
- Alia, Marchand de feuilles, 2006
- Victoria et le Vagabond, Marchand de feuilles, 2008
- L’École des lectrices : Doubrovsky et la dialectique de l’écrivain, Presses universitaires de Lyon, 2011

Le ministre de l’Intérieur qui est resté une vingtaine de minutes sur place, a fait part de sa « tristesse » face au drame. Avant de tenir un message de fermeté : « les squats sont des camps de fortune. Ils doivent être évacués ici comme ailleurs car ils représentent un vrai danger aussi bien pour les populations qui les habitent que pour les riverains. Il faut poursuivre ce travail de démantèlement ». Christiane Taubira, Garde des Sceaux, qui accompagnait le ministre de l’Intérieur, a renchéri en demandant «une solution à la fois digne et efficace».
Après s’être entretenu avec les élus, Manuel Valls a eu un échange tendu avec les riverains. La visite du ministre a aussi provoqué des réactions vives du côté des associations. « Manuel Valls vient verser des larmes de crocodile alors que le squat existe depuis huit mois. Le préfet n’a rien fait, il n’a pas respecté une circulaire interministériel qui stipule que lorsqu’on a connaissance d’un squat, un diagnostic doit être engagé concernant la sécurité des lieux », a ainsi réagi Jean-Philippe, militant du Mrap.